La Résistance est le nom que l’on donne à toutes les formes de refus prises pendant l’Occupation nazie de la France et sous le régime de Vichy entre 1940 et 1944. L’idée de ce thème « Voies et voix de femme dans la Résistance » nous est venue suite à la pause d’une plaque à Paris en juin 2010 en l’honneur des six femmes décorées de l’Ordre de la Libération… soit 0,6% des personnes qui ont reçu cette reconnaissance.
Rappelons dans le même temps que la France de 1940 était un pays où une forte majorité de la population était des… femmes. Lors de la déclaration de la guerre en 1939, elles étaient 21,4 millions pour 19,8 millions d’hommes. Ce déséquilibre s’expliquait par les pertes masculines dans les tranchées pendant la 1ère guerre mondiale. Ce déséquilibre s’est renforcé avec la défaite de 1940 puisque 1,5 millions de soldats français ont été emprisonnés en Allemagne. Par la suite, dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO), 650 000 jeunes hommes français sont partis en Allemagne. Dans la France occupée, les femmes représentaient donc une très forte majorité. En pensant à un slogan utilisé le 26 août 1970 lors de la première manifestation du MLF, dans la France de l’Occupation, c’est plus d’un homme sur deux qui était une femme…
Cette population féminine, très largement majoritaire dans le pays, a joué toute sa place dans le pays. Résister cela ne voulait pas seulement dire prendre les armes en s’engageant dans les Forces Françaises Libres (FFL) ou en formant des maquis.
L’étude des femmes dans la Résistance permettra de monter que résister peut se faire de nombreuses manières. Ce sont les différentes voies de la Résistance. Comme en histoire, il n’est pas possible de travailler sans documents et sans témoignages, ce sont ici les voix des femmes dans la Résistance qui nous intéresseront : les textes écrits par des femmes, souvent d’une grande qualité littéraire, qui permettent de comprendre toute la place qu’elles ont joué dans ce mouvement fondé sur les trois valeurs fondamentales de la République : Liberté, Egalité, Fraternité.
Rappelons enfin que la France était une des rares démocraties occidentales à ne pas avoir donné le droit de vote aux femmes dans l’Entre-deux-guerres et que ce droit est devenu une évidence pendant la Seconde guerre mondiale du côté des forces de la Liberté alors même que dans le camp adverse le régime nazi et Vichy avaient voulu reléguer les femmes dans le rôle de la mère génitrice.
J. Cohen ; E. Delarue
Professeurs de Français et d'Histoire-Géographie
Action pédagogique interdiscipinaire de la classe de 3ème4
Plan du livret :
- 1ère partie : Résister, c’est être consciente de la barbarie: la voix lucide d’Hélène Berr, témoin de son époque
- 2e partie : Résister, c’est s’engager : Différents exemples de voie d’engagement des femmes dans la Résistance
3e partie : Résister, c’est risquer sa vie.
4e partie : Résister, c’est lutter pour la survie dans les camps et en témoigner.